Espèces exotiques
Depuis des millénaires, l’Homme exploite les ressources naturelles transportant ça et là des animaux et plantes pour son usage, alimentaire, vestimentaire, ornemental ou récréatif… La plupart des espèces ainsi déplacées en dehors de leur aire de répartition naturelle ne posent pas de problème. Cependant, dans ces nouveaux milieux, en l’absence bien souvent de prédateurs ou consommateurs, quelques unes trouvent les conditions idéales pour se maintenir voire proliférer. Elles se développent parfois aux dépens des espèces locales, causent des dégâts gênant les activités humaines ou déclenchent chez les personnes des réactions allergiques. Ces espèces exotiques dès lors qu’elles présentent un caractère envahissant sont dites « invasives ».
Ci-après quelques exemples d’espèces invasives sur le territoire de l’étang de l’Or.
Le ragondin
Introduit au XIXe siècle pour sa viande et sa fourrure, le ragondin est un rongeur originaire d’Amérique du Sud. Ses capacités de reproduction (plusieurs portées par an) et l’absence de prédateurs lui ont permis de proliférer sur une grande partie du territoire français. A ce titre, il est classé nuisible par arrêté ministériel dans de nombreux départements dont celui de l’Hérault.
Il cause des dégâts dans les cultures et sur le réseau hydraulique (creusement de terriers, coulées dans les digues et berges). Il peut également être vecteur de certaines maladies transmissibles à l’Homme (leptospirose, tularémie). Sur l’étang de l’Or et ses zones humides, ainsi que sur certains secteurs du bassin versant, sa population est régulée par une campagne de piégeage annuelle mise en place depuis 1999.
Les tortues exotiques
Devenu trop encombrantes pour les particuliers, les tortues exotiques ont été relâchées dans le milieu naturel. Aujourd’hui, d’importants noyaux de population ont été observés et se reproduisent sur les bords de l’étang.
Plus agressives, plus imposantes, ces tortues se montrent peu amicales envers les cistudes mais ce sont les apports de maladies ou de parasites qui pourraient fragiliser les populations de cistudes.
Le Symbo s’est engagé depuis 2009 dans une campagne de lutte contre ces tortues via le programme européen life+ Lag’nature afin de contrôler l’expansion de l’espèce et favoriser la cistude d’Europe.
Lutte contre les tortues exotiques
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter le technicien du Symbo, Ludovic Cases : 06.01.70.38.20
- Les résultats de la campagne de piégeage 2011 des tortues exotiques (rapport de stage – Hélène Carbone)
- Les résultats de la campagne de piégeage 2010 des tortues exotiques (rapport de stage – Guillaume Dubrez)
- Les résultats de la campagne de piégeage 2009 des tortues exotiques (rapport de stage – Adrien Tomas)
Les vidéos
Présentation de l’action de lutte contre les tortues exotiques (life LAG’Nature/ océanides)
La problématique de la griffe de sorcière à Leucate (France 3 Languedoc-Roussillon – Journal du 19/20 du 15 juin 2011)
L’invasion par le figuier de Barbarie (Life+ LAG’Nature – ARTE / Global mag du 29 septembre 2011)
Plantes exotiques
Il ne s’agit pas de « diaboliser » les plantes exotiques mais de prendre conscience que certaines d’entre elles dans des circonstances particulières peuvent poser des problèmes d’ordre écologique, sanitaire et/ou économique.
Les risques allergiques liés au pollen d’ambroisie, plante originaire d’Amérique du Nord, sont bien connus. Le caractère envahissant des jussies (en photo), espèces aquatiques introduites en France pour agrémenter les aquariums, n’est plus contesté et leur commercialisation est aujourd’hui interdite en France. L’impact de nombreuses autres plantes, notamment sur les milieux naturels, est moins connu et engage au principe de précaution.
L’objectif n’est pas d’interdire en toute circonstance l’utilisation de ces plantes mais de les utiliser en connaissance de cause : cette plante présente t-elle un caractère envahissant sur certains types de milieux ? Quel est son mode de dissémination ? Est-il possible de maîtriser son développement sur le site d’implantation envisagé ? Celui-ci est-il à proximité de milieux naturels présentant des enjeux écologiques importants ? Comment gérer les déchets verts ? Existe-t-il une alternative à la plantation de cette espèce exotique ?
Un inventaire de ces plantes a été réalisé en 2011 et 2012 sur le site Natura 2000 de l’étang de l’Or. 41 espèces exotiques ont été recensées. Certaines posent déjà des problèmes sur certains habitats naturels (Olivier de Bohême, Herbe de la Pampa, Yucca…), d’autres nécessitent une vigilance (Sénéçon en arbre ou Baccharis, févier d’Amérique, Chèvrefeuille du Japon, Muguet des Pampa, Lippia, faux-indigo (photo)…).
Suite à ces prospections de terrain de 2011 et 2012, le Symbo en partenariat avec l’antenne de Montpellier du Conservatoire Botanique National de Porquerolles a édité, dans un objectif de conservation de la biodiversité locale :
Le « cascail »
Introduit en Europe dans les années 1920, le ver marin Ficopomatus enigmaticus, appelé localement cascail, forme d’importants massifs calcaires dans certains secteurs de l’étang de l’Or. Son développement serait attribué aux apports excessifs en sels nutritifs provenant notamment du Bassin versant, à des apports artificiels massifs d’eau douce hors période hivernale et au manque de circulation des eaux au sein de la lagune. Bien que les récifs du cascail occasionnent une gêne pour les activités de pêche et participent à la perturbation de l’hydrodynamisme de l’étang, leur présence ne constitue pas d’après l’étude menée en 2004 (CEH) un facteur de désordre écologique pour les milieux lagunaires de la Région Languedoc- Roussillon.