Les cours d’eau du bassin de l’Or
Le bassin versant de l’étang de l’or compte une dizaine de cours d’eau principaux et une dizaine de secondaires qui le traversent du nord au sud avant de se jeter dans l’étang de l’Or. D’une longueur d’environ 285 km, le chevelu hydrographique est assez dense et se compose d’une part de l’ensemble des émissaires naturels et d’autre part des canaux et fossés.
Au nord, les cours d’eau sont peu artificialisés et conservent un aspect relativement naturel. Leurs pentes sont fortes et favorisent ainsi les crues torrentielles et l’érosion. A l’aval, les ruisseaux, dont les eaux se déversaient autrefois dans les marais avant de rejoindre l’étang, ont été recalibrés et chenalisés dans les années 1960 pour éviter les inondations des terres basses. Les pentes faibles à nulles entraînent d’une part dépôts et envasement à l’exutoire des cours d’eau et d’autre part, expansion naturelle des crues.
A l’échelle du bassin versant, on dénombre 25 seuils ou ouvrages hydrauliques dont certains peuvent constituer des obstacles à la libre circulation piscicole.
Bon état des cours d’eau : une obligation de résultats !
La fréquence des mesures de qualité de l’eau des rivières est variable selon le type de suivi et le type de paramètres. Dans l’ensemble, l’état écologique des cours d’eau est moyen voire mauvais contrairement à leur état chimique qui est plutôt bon. Pour le Salaison, les suivis ont montré une nette amélioration de la qualité de ses eaux ces derniers années. L’ensemble des cours d’eau est cependant impacté par la présence de plusieurs pesticides.
Les principes de la gestion intégrée des ressources en eau et des milieux aquatiques ont été renforcés par les dispositions de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000. La DCE fixe des objectifs ambitieux de résultats : toutes les masses d’eaux superficielles ou souterraines doivent être en bon état à l’horizon 2015, sauf dérogation à l’échéance 2021 ou 2027. Pour tenir compte des changements induits par la DCE, une nouvelle loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) a été adoptée par la France le 30 décembre 2006. Cette loi conforte le principe de la gestion de l’eau par bassin versant et d’une gouvernance à laquelle sont associés les usagers.
Document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône-Méditerranée 2016-2021 fixe les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la DCE, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement.
Le risque de non atteinte des objectifs environnementaux en 2021 avait été jugé fort pour le volet écologique pour l’ensemble des cours d’eau excepté le Dardaillon Ouest, en raison de pressions liées aux pollutions, ponctuelles et diffuses, et aux altérations morphologiques (voir carte ci-contre).
Souvent délaissées et pourtant aux multiples fonctions…
Fortement modifiées par l’homme dans le passé, les rivières sont devenues encore plus fragiles et abandonnées. Elles sont bien souvent aujourd’hui, quand elles ne débordent pas, oubliées ou perçues comme de « vulgaires fossés ».
Bien qu’elles soient petites et de faible débit, les rivières du bassin versant accueillent de nombreuses formes de vie (poissons, oiseaux, insectes et surtout plantes…) adaptées au régime méditerranéen : crues torrentielles en automne ou au printemps, assèchements presque complets en été…
Les ripisylves (forêts riveraines des rivières) sont essentielles pour la tenue des sols, le soutien de la nappe phréatique, l’épuration des eaux, et la vie aquatique. Ceci est d’autant plus vrai sous nos climats méditerranéens secs où ces boisements humides constituent de véritables petites oasis. Mais elles sont souvent réduites à une rangée d’arbres. Il convient de ne pas les fragmenter, d’y conserver les vieux arbres, et quand c’est possible, de les laisser s’étoffer.